Petit Point de Méthodo

le but de ce blog est d'essayer de recueillir le maximum d'informations historiques, de bibliographie, d'images, de photographies, de plans... et de souvenirs ! concernant le passage.
Je vais faire pour l'instant 1 post par type de document, donc si vous avez des informations, des idées de pistes, des vieilles photos, contactez moi !

17/08/2011

Histoire du 10e arrondissement - quelques éléments sur le quartier

Primitivement terre de bois et de marécages, le 10earrondissement s’est formé autour de grandes institutions religieuses qui l’ont d’abord voué aux activités pieuses et charitables, puis il a été un quartier brillant et animé, avant de se livrer à l’industrie.

Antiquité et Moyen-Âge
Le 10e arrondissement appartient dans sa quasi-totalité, au Marais de Paris, qui désignait jadis toute la dépression très nette de la rive droite qui correspond au bras mort de la Seine, à la Seine primitive.

Cette histoire géologique explique que, de tous temps, le sol du 10e arrondissement a été peu stable.
La nature marécageuse du sol rendait cette partie de la rive droite impropre à l’habitat. Les Romains durent établir deux chaussées, c'est-à-dire des levées de terre, pour traverser ces contrées humides : celle qui menait vers Senlis et la Flandre correspond à notre rue Saint-Martin, prolongée par la rue du Faubourg Saint-Martin ; la route de Rouen correspond à notre rue St Denis, prolongée par la rue du Faubourg St Denis.

Au IVe siècle fut entreprise la colonisation de ces vastes espaces incultes et malsains. Les principaux artisans en furent les religieux desservant l’église Saint Laurent, fondée à cette époque sur un monceau de graviers émergeant des terres détrempées, en bordue de la rue actuelle du Faubourg Saint-Martin.

La léproserie de Saint Lazare
Une léproserie s’installa à Paris, sur la route de Saint Denis, au début du 12e siècle. Très vite, elle prit le caractère de maison royale : étant placée sur la route de Saint Denis, elle devint bientôt une halte « forcée » pour les cortèges. C’était à Saint Lazare, dans un corps de logis appellé « Logis du Roi », qui aurait été batti  par Louis VII, que le souverain recevait le serment d’obéissance de tous ses ordres. Il ne reste ni description, ni représentation de l’hôpital.

A coté de l’hôpital s’étendait une vaste ferme pouvant subvenir à ses besoins.  Elle devait  peu à peu s’agrandir jusqu’à devenir le plus étendu des enclos religieux de Paris, plus de 50ha, délimité par les rues de Paradis, du Faubourg Poissonnière, du Faubourg St-Denis et du boulevard de la Villette.

Les Filles-Dieu
Une autre communauté apparut dès le début du XIIIe siècle, celle des Filles-Dieu, prieuré royal destiné à des pêcheresses repenties. En 1226, l’évèque de paris Guillaume d’Auvergne, ayant converti un grand nombre de prostituées, les installa dans une maison qu’il fit bâtir en dehors de Paris, entre nos rues actuelles du Faubourg Poissonnière et Faubourg St-Denis, à peu près à la hauteur de la rue des Petites Ecuries. Saint Louis leur accorda 400 livres de rentre ainsi qu’une concession d’eau sur la conduite de St-Lazare, car elles étaient censées vivre de quêtes. Ce couvent de femmes situé hors de la ville était trop exposé : elles quittèrent les faubourgs en 1360 pour se réfugier dans Paris, Rue St denis, entre les actuels n° 223 et 239. Leur couvent fut démoli. Les religieuses conservèrent leurs terres des faubourgs, qui s’étendaient jusqu’au grand égout.



La léproserie de Saint Lazare était en déclin depuis la fin du Moyen-Âge. Au début du 16e siècle, elle n’avait plus de lépreux à soigner. En 1632, le prieur de St Lazare l’offrit à St Vincent de Paul pour en faire le siège de la mission qu’il venait de fonder, la congrégation des Prêtres de la Mission. Comme elle était restée vaste et riche, il put créer d’autres œuvres charitables dont « les Sœurs de la Charité", ou Sœurs Grises.



Les Sœurs de la Charité ont été érigées en congrégations en 1617. Il s’établit un premier groupement rue Monge. En 1641, elles s’installèrent en face de St Lazare, dans une maison achetée par St Vincent de Paul, à la hauteur des actuels numeros 94 à 114 rue du Faubourg St-Denis.

Développement au 18e siècle 
A partir du XIVe siècle, les charges de la ville étant devenues bien lourdes, beaucoup de petits artisants commencèrent à émigrer hos de ses limites. Ainsi se constituèrent les faubourgs, peuplés de petits artisans, de jardiniers- maraîchers et de vignerons.
Peu à peu, près des modestes maisons de jardiniers, commencèrent à se batir quelques grosses  maisons bourgeoises. Mais le voisinage du grand égoout constituait une insupportable nuisance. En 1737, à l’initiative du prévôt des marchands, Michel-Etienne Turgot, il fut décidé que le grand égout serait entierement aménagé. Les travaux de canalisation durèrent 2 ans et employèrent plus de 2000 ouvriers.
Au fut et à mesure que l’artisanat se développe, des ateliers se bâtissent, envahissant les cours et les jardins. Les beaux hotels du 18e siècle perdent une grande partie de leur charme et les corps de logis sur rue sont rasés et remplacés par des maisons de rapport qui les masquent. Beaucoup d’hôtels sont surélevés. La population change : la haute bourgeoisie cede la place aux négociants et ouvriers.
Pour loger cette nouvelle population, de nouveaux quartiers s’élèvent. En Janvier 1869, la presse célèbre la construction, à peine achevée, du quartier neuf du Faubourg St-Denis, elevé par la société Cail & Cie.

 Aliénations partielles du domaine de st lazare
Autour de 1770, furent vendues à un groupe d’investisseurs, mené par Claude-Martin Goupy, plusieurs parcelles de terrain en bordure de leur enclos, à l’angle de la rue de Paradis et de la rue du Faubourg Poissonnière.

Goupy réussit à tromper les Sœurs qui elles, contrairement à la congrégation de St Lazare, ne voulaient rien vendre. Un procès eut lieu en 1773,  dont on ne connait pas l’issue, probablement une indemnisation, car Goupy continua ses affaires.
La révolution et le pillage de St Lazare
St Lazare fut, de toutes les maisons religieuses, la première à ressentir les effets de la Révolution : dès le 13 juillet 1789, elle fut pillée et saccagée. On savait qu’elle était prospère et renfermait d’importantes réserves de blé. Tout fut saccagé. En aout 1792, ordre fut donné aux lazaristes qui restaient de vider les lieux. St Lazare est devenu une prison à partir de janvier 1794.

L’hopital du St Nom de Jésus fut séparé entre hommes et femmes : les hommes aux Récollets, les femmes chez les Filles de la Charité.
Il fut transformé en maison municipale de Santé en 1802, qu’on apella rapidellent hospice Dubois,  du nom de l’illustre practicien qui en fut à la tête. Puis tranféré en 1816 dans l’ancien couvent des Filles de la Charité, à la hauteur du 110 rue du Faubourg St Denis. Ce batiment avait été occupé entre 1792 et 1814 à la garde départementale, qui l’utilisait comme caserne.

Si les batiments des Récollets subsistent, ceux des Filles de la Charité ont disparu avec la construction de la Gare de l’Est. Ils s’éleveraient face à l’actuelle impasse Boutron. Quand à ceux que les Sœurs Grises occupaient du temps de St Vincent de Paul, déjà amputés par le percement de la rue de la Fidélité en 1797, ils sont totalement éventrés par l’ouverture des boulevard de Strasbourg et Magenta sous le 2nd empire.

Elements interessants dans le quartier 
- Angle rue de Paradis et rue du Faubourg St-Denis, magasin de nouveautés « A la ville Saint-Denis » ( aux alentours de 1900)
- Boulevard de Strabourg : inauguration le 1 décembre 1853
- N°99 à 105 rue du Faubourg St-Denis, on peut voir les admirables maisons de rapport construites par les Lazaristes en 1719-1720. Si elles ont perdu leurs appuis de fenêtre en ferronnerie d’orinige, elles ont conservé leurs belles consoles sculptées.
- n°71 rue du Faubourg St-Denis : vieille maison du 18e siecle ayant appartneu aux filles dieu.
- N°9 rue de la Fidélité : rue percée en 1797 à travers les batiments des sœurs grises, quelques vestiges

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